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Les fibres synthétiques : une pollution à l'infini, de la production jusqu'à l'utilisation...

 Les matières textiles peuvent être classées en deux catégories principales : 

  • Les fibres naturelles, qui existent sous forme brute dans la nature (coton, lin, soie, laine, etc.);
  • Les fibres chimiques, obtenues à l'aide de traitements chimiques et créées pour imiter les fibres naturelles sans leurs inconvénients et à moindre coût (viscose, bambou, polyester, acrylique, etc.).

Ces fibres chimiques peuvent être soit artificielles (c'est-à-dire issues d'une matière naturelle mais ayant subi une transformation chimique), soit synthétiques (c'est-à-dire dérivées du pétrole, et donc assimilables à du plastique).

Aujourd'hui, les fibres chimiques synthétiques représentent 64.8% de la production mondiale de fibres textiles, de part leur faible coût et leur facilité d'entretien.

La fibre synthétique textile par excellence du 21e siècle : le polyester ou PET. Il représente 80 % des fibres synthétiques et plus de 50% des fibres textiles produites dans le monde.

Le polyester est un polymère obtenu par synthèse chimique (polymérisation). Sa production est très gourmante en eau, mais génère également des émissions toxiques dans l'eau et l'air. Les agents chimiques utilisés dans le processus sont en effet éliminés par lavage avant l'apprêt du tissu. Au delà de cet aspect, le processus est également négatif en terme d'impact social et sanitaire pour le producteur manipulant les produits chimiques. Enfin, cette fibre n'est que très peu recyclée.

Au-delà de sa production néfaste pour l'environnement et le travailleur, le polyester, ainsi que toutes les autres matières synthétiques, relâchent à chaque lavage en machine des microparticules (<1 mm). D'après une étude effectuée en 2011 et publiée dans la revue Environmental Science & Technology, un vêtement en polyester ou acrylique libère environ 1900 micro particules (définies comme des débris de plastiques ou micro-plastiques) à chaque lavage. Ces micro-particules ne sont pas récupérées par les stations de traitement et finissent donc dans les rivières, fleuves et océans ainsi que dans la chaîne alimentaire...

D'après cette étude, 80% des micro-plastiques présents dans les sédiments des 18 sites côtiers analysés - représentant les 6 continents - sont issus du polyester (56%) et de l'acrylique (23%)! Cette pollution se répète indéfiniment à chaque lavage : plus la fibre est vieille, plus elle relâche des micro-particules...!

Voici quelques pistes pour remédier à cette pollution encore méconnue : 

  • Vérifier la composition des textiles, vêtements, linges de maison, etc. et privilégier les fibres naturelles certifiées GOTS (!) ;
  • Lors d'un achat de tissu, éviter les matières chimiques et synthétiques (minky, acrylique, polyester, "bambou", ...) : confectionner quelque chose soi-même demande du temps et de la patience, autant le faire avec des matières durables et de qualité ;
  • Remplacer la microfibre synthétique par de la micro-éponge de coton bio GOTS ou le "polaire" conventionnel par du polaire de coton bio GOTS. En cas d'utilisation quotidienne de lingettes/lavettes en microfibre synthétique, éviter de les laver trop souvent et lorsque c'est vraiment nécessaire, les laver à la main pour éviter d'en abîmer les fibres;
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